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Économie africaine: État des lieux et perspectives, selon la Banque Africaine de Développement.

Cette année, la Banque africaine de développement (BAD) s’est penchée sur les perspectives économiques en Afrique. Elle axe sa nouvelle étude autour de trois volets, à savoir la croissance et les défis financiers et monétaires de l’intégration, la création d’emplois, les enjeux économiques de l’intégration en Afrique.

Dans son rapport, la BAD livre également ses recommandations et les réformes qui peuvent constituer une solution aux problèmes économiques du continent.

Selon la BAD, le surendettement ne constitue pas de danger sur le plan continental, bien que plusieurs pays africains soient déjà exposés à une crise d’endettement, notamment la Tunisie dont la dette publique avoisine les 80 milliards de dinars.

Ainsi, plusieurs pays africains montrent une amélioration budgétaire selon le rapport, laissant place à une croissance globale projetée croissance de 4% en 2019, et 4,1% en 2020, une évolution encourageante selon la BAD.

40% de cette croissance, soit 1,6 point, devrait être assurée par l’Afrique du Nord, qui selon le rapport reste erratique en raison de l’instabilité en Libye. les Les perspectives demeurent donc très incertaines et dépendent du retour à la stabilité politique.

Quand à la Tunisie, l’économie se rétablit progressivement selon la BAD, notamment grâce au tourisme, ”à la production manufacturière, et une politique budgétaire plus expansionniste.”

En ce qui concerne la politique monétaire des pays africains, certains ont vu leurs taux de change stabilisés après la diminution des pressions inflationnistes. Mais ce n’est pas le cas de la Tunisie et l’Egypte, dont la situation reste selon la BAD tendue, et plus restrictive dans certains cas pour contenir l’inflation grandissante.

Mais la croissance économique n’a pas profité à la création d’emplois. Pour stimuler le marché du travail, Il faudra selon la BAD des politiques économiques facilitant la mobilité de la main d’oeuvre pourraient, accompagnées d’un environnement concurrentiel solide dans le secteur privé.

Et pour créer de l’emploi qualité, la BAD recommande de diversifier les produits en développant un secteur manufacturier solide.

Un corrélation a ainsi été faite entre le secteur informel et le taux de chômage, établissant que l’informalité est plus élevée dans les pays à faible revenu et le chômage plus élevé dans les pays à revenu intermédiaire.

D’après le graphique ci-après, la Tunisie se retrouve avec un taux de chômage dans la moyenne africaine, avec une faible activité informelle comparée au reste des pays du continent.

L’augmentation du PIB par habitant observée au cours de ces épisodes contribue à expliquer la dynamique de l’amélioration à long terme du niveau de vie et de la création d’emplois

Pour les pays côtiers comme la Tunisie, la Banque africaine de développement recommande d’investir dans les ports en agrandissants les installations portuaires, qui assurent stockage, douanes, services de chargement et déchargement, et ce pour minimiser les coûts et se rapprocher de la norme mondiale, tout en veillant à réduire au maximum les retards, principaux facteurs des pertes.

Il faut également améliorer la fiabilité des réseaux ferroviaires et routiers, dont l’état et le manque de fluidité provoquent des retards économiquement lourds.

Pour la BAD, plusieurs pays africains importateurs de pétrole, y compris la Tunisie, doivent réduire la charge budgétaire énorme que constitue les subventions énergétiques, bien que la Tunisie, l’Égypte, le Maroc, le Bénin, et le Togo les aient relativement réduites en pourcentage du PIB.

 

BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

La prospérité économique du continent africain doit absolument passer par la suppression des frontières commerciales, et favoriser le libre échange entre les nations africaines. L’intégration est selon la banque indispensable pour le “fondement d’un marché continental concurrentiel qui pourrait devenir un centre d’affaires au plan international”. Les petites et moyennes entreprises auront de meilleures opportunités agricoles et industrielles, dans un marché largement plus important.

“Une gouvernance régionale avec un organe régional ayant une réelle autorité sur les États membres pour fournir des biens publics régionaux” et selon la BAD nécessaire pour mener des actions conjointes des différents gouvernements africains.

Pour la BAD, Il faut également tirer parti de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Office Mondial du Commerce (OMC), en améliorant la politique douanière, dans le but de “développer les chaînes d’approvisionnement transfrontalières.”

Toujours dans le cadre de l’intégration, la BAD recommande l’ouverture des frontières à la libre circulation des personnes, en ratifiant et en mettant en oeuvre le Passeport de l’Union africaine. A l’image du Mozambique, les pays africains devraient selon la BAD ouvrir leurs espaces aériens aux transporteurs étrangers.

La politique du ciel ouvert (Open sky) devrait booster l’économie de plusieurs pays, dont la Tunisie, et s’inspirer du modèle marocain qui, avec une baisse des tarifs aériens et l’ouverture de nouvelles routes aériennes, a augmenté de moitié  le nombre de sièges offerts.

Selon le rapport, le PIB tunisien devrait poursuivre sa croissance amorcée en 2017. cette croissance sera portée par le secteur agricole et les services marchands. L’investissement et les exportations seront selon la BAD les principaux moteurs de croissance de l’économie tunisienne.

2019 et 2020 devraient voir un recul du déficit budgétaire et du déficit du compte courant, mais la masse salariale importante ralentira le rythme de cette décrue.

A moyen terme, les principaux défis pour la Tunisie seront la lutte contre le chômage et la limitation des disparités régionales, qui suppose un “réexamen du modèle de développement et l’accélération des réformes structurelles”.

 L’Etat devrait selon la BAD intervenir de façon plus profonde dans l’économie du pays et revoir la dépense publique, qui doit se concentrer sur les dépenses d’investissement et non sur les dépenses courantes.

La Tunisie doit exploiter et consolider les atouts dont elle bénéficie, notamment sa position géographique qui lui confère une proximité avec l’Europe, ainsi que son potentiel agricole et agroalimentaire. Quant à ses capacités industrielles, la Tunisie doit entamer une montée en gamme pour réellement impacter l’économie.

Le renforcement de la sécurité est aussi de mise selon la BAD, qui considère cet aspect comme seul garant du tourisme.




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